L'ECOLOGIE N'EST PAS UNE MODE, MAIS UNE NECESSITE!

Publié le par Myriam

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Les débats politiques, avant le vote présidentiel, n'ont guère abordé les problèmes écologiques. Le parti des "verts" n'a pu, malgré les efforts d'Eva Joly, remporter un score significatif. Pour continuer d'exister politiquement, les "écologistes" ont dû négocier avec le parti socialiste, pour s'assurer un avenir politique qui reste encore assez incertain. Les angoisses suscitées par un taux de chômage en augmentation constante,  les dettes énormes accumulées, qui menacent l'avenir de notre pays, un bilan économique global assez  désastreux ont eu comme conséquence immédiate, l'émergence d'une peur devant un avenir considéré comme de plus en plus menaçant, pour un grand nombre de Français. L'urgence et la gravité des problèmes immédiats ont relégué le souci de l'écologie au second rang. Le président sortant n'avait pas hésité à afficher publiquement sa mauvaise humeur face aux mouvements écologiques qui demandaient des réformes, pour changer une politique peu soucieuse de problèmes d'environnement et de consommation. Alors qu'en Allemagne, sous la pression de la population, la gouvernance politique a dû accepter de renoncer, à long terme, à l'énergie nucléaire et de s'orienter vers d'autres formes d'énergie moins dangereuses et moins polluantes, en France, les lobbies nucléaires et financiers continuent de présenter l'énergie nucléaire comme nécessaire et incontournable...Notre pays voisin va donc mettre tous ses efforts à trouver des formes d'énergies nouvelles plus propres, non dangereuses, ce qui finalement introduira des techniques nouvelles qui porteront des fruits dans de multiples domaines. Cela profitera aux industries et au commerce... Pendant ce temps, notre pays continuera de vendre des centrales nucléaires "perfectionnées" censées faire oublier la cruelle expérience japonaise...

       Nous savons tous qu'en France, l'écologie n'est, pour une large part, pas encore perçue comme une nécessité vitale pour l'avenir du pays. Il n'y a, à ce jour, qu'une minorité de citoyens français qui s'intéressent vraiment à l'écologie et qui sont soucieux de l'avenir, non seulement de leur pays, mais du monde. L'écologie est un vaste domaine, qui s'intéresse à la fois aux relations des êtres vivants avec leur environnement et à la politique nécessaire pour préserver le cadre de vie de chaque individu. Le célèbre biologiste allemand Ernst Haeckel a employé le terme "écologie" dès 1866. Mais cette discipline n'a pris de l'importance qu'à partir de 1930 quand on commençait à se soucier des problèmes d'environnement, de l'impact de ce dernier sur les êtres vivants. Mais la deuxième guerre mondiale efface tous les efforts et l'intérêt pour l'écologie. Il s'agit alors de s'occuper des plaies ouvertes par une guerre effroyable et de parer au plus pressé...Ce n'est que vers 1960 que renaît véritablement, en Allemagne, l'intérêt pour l'écologie. En France, René Dumont est resté dans les mémoires comme un des premiers Français à écrire et à parler des problèmes d'environnement, et à se soucier véritablement des dégâts causés par une industrialisation croissante. Le modèle américain d'une économie de consommation sans cesse en expansion, peu soucieuse des dégâts provoqués tant dans la nature, que sur les comportements humains pervertis par des habitudes génératrices de nouvelles dépendances, de nouveaux besoins générés par une publicité envahissante, est devenu la référence pour l'occident.

        La société de consommation est devenue pour un grand nombre de personnes synonyme de progrès, de prospérité, de modèle d'économie. Il ne faut dès lors pas s'étonner que même dans la situation économique actuelle, peu de gens s'intéressent aux problèmes écologiques: la priorité est donnée à la création d'emplois nouveaux pour absorber le taux croissant de chômage. Cette réaction est a priori normale, compréhensible, quand il s'agit de trouver un emploi pour pouvoir vivre décemment. Mais le passé nous démontre que la consommation n'est pas une clef d'or qui ouvre toutes les portes, surtout si elle génère de nouvelles nuisances pour l'avenir. Les grandes crises sont toujours là pour nous remettre en question, nous interroger sur nos modes de vie, nos valeurs, nos priorités. Nul ne peut ignorer aujourd'hui qu'une société uniquement basée sur le profit immédiat, la consommation à outrance, qui laisse régulièrement un nombre croissant d'humains au bord de la route, est fatalement vouée à l'échec. Toute économie a son prix, génère un nombre considérable de conséquences dont il faudrait sans cesse contrôler la portée et les dangers. Nous savons tous aujourd'hui que nombre d'industriels, de producteurs, ne sont ni des humanistes, ni des bienfaiteurs de l'humanité. Leur souci premier c'est la course aux bénéfices qui devront être en constante augmentation: le souci premier n'est nullement le bien-être, la santé physique et psychologique de l'individualité humaine. Le monde financier est particulier et a ses propres règles qui n'ont pas comme priorité l'exigence morale de l'individu humain. "Money, money, money..." est devenu l'élément essentiel de l'économie actuelle et les porteurs d'une telle vision du monde sont en même temps ceux qui, dans leur course effrénée pour l'argent, finissent par transformer nos sociétés en groupes d'affrontements constants, dont les victimes seront toujours les plus faibles ou ceux qui finiront par être les perdants, dans le jeu de la concurrence qui est une nouvelle forme de darwinisme économique.

     Il est à la fois étonnant et consternant de devoir constater que les sciences qui ont déjà apporté tant de progrès indéniables à l'humanité, ont aussi généré de nombreux  malheurs. La faute n'est certes nullement imputable aux sciences elles-mêmes, mais uniquement à l'égoïsme humain, plus soucieux de rentabilité immédiate que de bienfaits réels pour la société humaine. Tant que l'intelligence humaine n'est pas encadrée par une exigence morale véritable, une éthique de vie,  elle aboutira finalement à des effets pervers voire désastreux pour l'ensemble des humains. Si on fait l'effort de  prendre quelque distance par rapport à notre monde, à notre manière de vivre, on ne peut que s'étonner et se poser des questions évidentes: nous naissons, vivons dans un monde "naturel" qui forme notre environnement et qui en même temps est le pourvoyeur de nos besoins immédiats. La terre nous fournit ce qui nous nourrit, nous propose aussi un éventail infini pour couvrir nos autres besoins. Le simple bon sens devrait donc nous inciter à préserver jalousement cette "mère nature" généreuse dont nous ne saurions nous passer. Or nous savons tous, que bien peu de gens, surtout dans le monde occidental, ont vraiment conscience des véritables enjeux. Amère victoire d'une société qui au lieu de tout faire pour préserver la nature généreuse, nourricière, indispensable, pollue par des techniques maladroites voire dangereuses un environnement dont nous ne saurions nous passer! Une humanité irresponsable dans sa gestion des richesses que la terre nous offre, ne se met-elle pas constamment en danger? Ne finit-elle pas par signer sa propre disparition à long terme?

     Nous devrions tous être attentifs à ce qui se passe dans le monde et réagir en masse quand des groupes d'intérêts s'arrogent le droit d'intervenir dans le monde pour imposer leurs propres règles, pour imposer leurs directives. Les évènements passés nous démontrent qu'une science sans morale devient vite un danger pour l'humanité. Dans nos sociétés actuelles, de nouvelles castes se sont installées: celles des "scientifiques", des "spécialistes", des "techniciens reconnus" qui ont fait leurs preuves. Or, comme nous l'avons déjà évoqué plus haut, les applications des sciences ne sont "saines, souhaitables, nécessaires" que dans la mesure où elles profitent vraiment à l'humanité entière. Dès qu'elles deviennent les enjeux de pouvoirs d'argent, d' instruments de puissance servant uniquement des groupes d'intérêts, elles présentent un danger pour l'humanité... Elles sont détournées de leur véritable but qui serait de servir l'humain. Le passé nous démontre, que trop souvent, certains scientifiques ont pris des risques inconsidérés pour l'humanité, en privilégiant l'attrait des bénéfices immédiats au détriment de la sagesse et des précautions indispensables.

    De multiples catastrophes ont ainsi été déclenchées en un demi siècle, par des techniques non maîtrisées: on se souvient, entre autres, de Seveso en Italie, de Tchernobyl en Ukraine ou plus récemment de Fukushima au Japon...Si on voulait faire la liste des nombreuses autres catastrophes dont beaucoup on été minimisées voire occultées, on serait paniqué. La tragédie de Fukushima est encore très proche et a marqué les esprits. En a-t-on tiré un enseignement?  On peut en douter: seule l'Allemagne a pris la décision de sortir du nucléaire, avec la détermination et le courage politique que cela nécessite. En France le lobby nucléaire est tellement puissant que -hélas- seule une grande catastrophe pourrait faire bouger les lignes. On ne peut qu'espérer qu'une telle catastrophe n'arrivera jamais... A écouter les commentaires à ce sujet, la France, sans le nucléaire, serait condamnée à une paralysie énergétique. Or, nul ne saurait nier que le nucléaire restera toujours dangereux et que les problèmes des déchets occasionnés ne sont nullement résolus, à ce jour... Mais on continue sur cette lancée en affirmant que nous ne pouvons renoncer au nucléaire.... Pourquoi? Parce que nos besoins énergétiques sont insatiables, d'autant plus que notre société de consommation invente de manière continue des produits qui ont pour but essentiel de consommer beaucoup d'énergie, d'avoir une durée de fonctionnement très limitée, pour pousser le consommateur à acheter encore et encore...

       Le style de vie, de consommation ainsi proposé est donc très éloigné des préoccupation écologiques. Au lieu de rendre les gens attentifs aux dangers résultant d'habitudes de consommation qui sont néfastes à notre environnement, donc finalement à nous-mêmes, on incite les consommateurs, par mille astuces publicitaires, à consommer encore davantage et à polluer ainsi toujours plus, directement ou indirectement la planète entière! Or, nous n'avons qu'une seule terre, comme espace naturel de vie: sommes-nous vraiment conscients du fait que, si nous continuons à vivre comme nous le faisons actuellement, nous contribuons constamment à détruire notre propre espace vital, notre propre environnement?

      Un des grands problèmes de notre temps prend sa source dans l'égoïsme extrême dans lequel est plongé notre civilisation. Notre monde occidental a perdu, au cours de son histoire, une grande partie de ses idéaux. L'Occident a bénéficié de l'apport d'esprits brillants, tant parmi les philosophes, intellectuels, savants. L'Europe a, suite aux bouleversements des deux guerres mondiales, abdiqué et oublié sa mission première de favoriser un humanisme véritable construit sur des bases solides de partage, de communion humaine, de haut lieu de l'esprit. Au lieu d'un humanisme aboutissant à une société fondée concrètement sur les idéaux républicains de "liberté, d'égalité, de fraternité", notre société est devenue celle de la libre consommation, d'une égalité citoyenne qui est pour le moment assez illusoire, d'une fraternité qui n'a aucune base concrète. Notre société, au lieu d'associer le qualificatif de liberté au domaine de l'esprit, de la pensée libre et créative, l'applique au principe de la " libre concurrence commerciale". Or la concurrence commerciale, n'est, en définitive, qu'une "guerre commerciale" avec son lot de vainqueurs et de vaincus. Cela ne saurait susciter ni une humanisation et encore moins une véritable fraternisation...Les "guerres commerciales" deviennent de plus en plus courantes, non seulement sur le plan national, mais aussi sur le plan mondial. Comment saurait-on, dans ces conditions, parler d'un futur bâti sur une véritable solidarité humaine? Comment évoquer la possibilité d'une humanité qui vivrait véritablement sur les bases d'une liberté véritable, d'une égalité qui ait un sens, d'une fraternité qui soit inscrite dans la réalité quotidienne?

       Il devient dès lors évident que, tant qu'un nombre important d'humains n'auront compris la nécessité absolue d'inscrire dans le futur la réalisation des exigences attachées aux termes de liberté, d'égalité et de fraternité dans la réalité quotidienne, l'importance de l'écologie ne pourra être comprise dans son importance vitale et sa nécessité absolue. L'écologie n'a de sens que si elle concerne la terre entière, car elle concerne le cadre de vie de tous les humains. Cela ne dispense nul pays de fournir ses propres efforts pour arriver à ce but. Comment l'occident, qui a commis à ce jour tellement d'erreurs, à divers niveaux, serait-il habilité à donner des leçons aux autres? Nous ne sommes, hélas, pour le moment nullement dignes de faire la leçon aux autres, n'étant pas, à ce jour, des modèles de vertu. Il faut commencer par balayer devant sa propre porte avant d'avoir le droit de donner des conseils valables aux autres...N'oublions pas que bien des cultures actuelles non européennes sont bien plus respectueuses de leur environnement que nous, en occident...Les possibilités d'application des sciences sont pratiquement infinies, encore faut-il savoir s'en servir avec sagesse et d'une manière qui serve l'homme, sinon ce savoir finira par devenir dangereux pour lui et le conduira à sa perte. Bien des penseurs, des scientifiques, des autorités religieuses et morales se sont exprimés sur ces sujets. Pour le moment l'esprit matérialiste, consommateur, inhumain prédomine. Beaucoup de femmes et d'hommes sont désorientés face aux problèmes actuels.

     Sommes-nous vraiment conscients que, si nous ne prenons garde, notre espace de vie deviendra bientôt un espace d'affrontements et de souffrances? Est-ce là l'avenir que nous souhaitons laisser à nos enfants et à tous ceux et celles qui viendront après nous? Nous sommes tous responsables du devenir de notre terre. Bien des humains sont aujourd'hui tellement égoïstes, qu'ils n'envisagent même pas qu'ils seront eux-mêmes finalement les victimes d'une manière de vivre qui détruit leur avenir...L'esprit matérialiste qui s'est installé dans les mentalités, pousse beaucoup de gens qui se considèrent comme des  "croyants", appartenant à une religion qui enseigne l'existence d'une vie au-delà de la vie matérielle, à se permettre des comportements égoïstes contraires aux exigences morales fondamentales...Pensant qu'ils ne vivent qu'une fois sur terre, ils se soucient peu, en fait, de l'avenir de cette dernière... Une curieuse transgression qui laisse assez interrogative sur les bases d'une telle foi religieuse. Où reste la solidarité humaine?...Par ailleurs, un nombre d'hommes et de femmes, dans diverses cultures, croient à la réincarnation humaine. Est-ce absurde? Certainement pour un esprit matérialiste! Mais ce dernier peut-il apporter une preuve indéniable de son affirmation? La mort est-elle la preuve irréfutable de la disparition complète et définitive de l'âme humaine, de l'esprit humain, du moi individuel? Une réflexion approfondie du devenir humain nous rendra l'hypothèse de la réincarnation comme possible, probable, sinon  nécessaire pour donner à l'évolution humaine un véritable sens...Sous cette perspective, qui n'est nullement à exclure, le problème écologique devient encore  plus urgent, plus important, plus essentiel! Imaginons que dans la dynamique de l'évolution humaine, l'être humain choisisse, après un séjour dans le monde spirituel, de se réincarner pour entamer une nouvelle vie, pour continuer à évoluer et à progresser dans son humanité...Il aura toujours besoin de la terre qui est le seul espace d'évolution humaine possible. En agissant de manière irresponsable pendant sa vie terrestre, il empoisonnera non seulement la société humaine en évolution, mais se créera ses propres embûches et difficultés pour son prochain devenir...Cette hypothèse est-elle absurde? Elle ne l'est, en définitive, que pour ceux qui se refusent à envisager cette éventualité. Entre les deux hypothèses, il existe la liberté de pensée, mais cette dernière peut, si elle vit dans une contrainte subjective inconsciente, être complètement faussée.

      Une chose devient évidente: dès que l'on envisage la possibilité de la réincarnation humaine, l'urgence des problèmes posés devient palpable. Il est certes indispensable et justifié de préserver la terre pour nos enfants et tous ceux qui viendront après nous. Ce n'est après tout que justice. Mais envisager que nous reviendrons vivre sur une terre que nous aurons, par inconscience, ignorance, égoïsme, blessée, polluée, rendue invivable, devient vraiment dramatique. On ne saurait parler dans ce cas d'injustice, de malheur et de conditions de vie inhumaines, puisque nous aurons été les auteurs ou coauteurs de ces situations. Cela s'appelle la responsabilité humaine individuelle dans le devenir de l'être humain et celle de l'avenir de la terre qui, comme espace d'évolution du genre humain, y est intimement associé.

      Nous sommes actuellement tellement embourbés dans les difficultés quotidiennes du chômage, de l'endettement de notre pays, que nous sommes souvent incapables de réfléchir sur les sujets évoqués dans cet exposé. Mais sans la remise en question de notre manière de vivre dans le monde, de gérer ses richesses, de les préserver, de trouver les moyens d'introduire une véritable solidarité humaine, nos difficultés sociales se multiplieront sans cesse avec tous les dangers de déshumanisation qui en découlent. Les mauvaises habitudes sont souvent tellement enracinées qu'il faudra mettre beaucoup d'ardeur à les changer. mais c'est le prix à payer pour ouvrir un avenir qui permette à l'être humain de s'épanouir et d'évoluer. Sur la route de la découverte, des sciences, de la connaissance, nos sociétés ont perdu de vue l'essentiel: l'être humain qui devrait rester la référence absolue. Ce dernier porte des exigences qui vont bien au-delà de ce que la science matérielle peut proposer. Il n'existe, à long terme, de progrès que dans la mesure où il sert véritablement l'homme. Dès que l'évolution humaine perd son cap essentiel, celui du devenir humain dans toutes ses exigences, les progrès deviennent des mirages qui n'apportent que difficultés et malheurs. Chacun de nous doit rester vigilant pour réagir dès que l'humanité, dans le contexte social est en danger. La mondialisation, si elle était véritablement mise au service de tous les humains, pourrait être un bienfait pour tous et un gage de paix dans le monde. Dans la perspective de la libre concurrence, elle devient sans cesse une menace pour tous, une guerre insidieuse et sournoise. Ce n'est pas ainsi que nous rendrons le monde plus pacifique et plus fraternel. Les idéaux républicains de liberté, d'égalité, de fraternité restent de cruelles caricatures tant qu'ils ne sont appliqués véritablement dans la réalité de toute l'humanité. Ces idéaux bafoués sans cesse, finissent par créer des conflits qui anéantissent toutes les espérances humaines. A nous d'essayer, à notre niveau, d'exercer notre pouvoir de vigilance, notre pouvoir politique pour éveiller nos concitoyens aux véritables problèmes dans notre monde. L'impact de l'opinion peut être considérable et peut, à long terme, changer le cours des évènements.           

 

Publié dans Echange d'idées

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