NOUS AVONS UN POUVOIR POLITIQUE: A NOUS D'AGIR!

Publié le par Myriam

        

                         

 

Le monde a beaucoup changé au cours des dernières décennies: les nations, les sociétés humaines ont connu de nombreux soubresauts, d'ordre politique, économique et culturel. Alors que par le passé, les pays occidentaux dominaient le monde, grâce à leur supériorité technologique, scientifique, militaire,  de nouvelles puissances ont émergé et pèsent à leur tour sur le cours des évènements. L'histoire nous enseigne que l'occident, sous divers régimes politiques, a exploité outrageusement les ressources des autres pays, sans tenir compte de l'intérêt et des aspirations de leurs populations. Aujourd'hui, des bouleversements politiques dans le monde, suscitent de nouvelles inquiétudes et posent de nouvelles questions...

        L'échiquier mondial a beaucoup changé et tout ce qui semblait acquis un certain temps, est remis en question. La rivalité affirmée pendant longtemps entre la Russie communiste et les U.S.A. apparaît quelque peu secondaire dans la vision actuelle des évènements politiques où émergent des géants tels la Chine et l'Inde, alors qu'en Orient la paix n'est pas encore vraiment acquise... Les conflits permanents dans les pays fournisseurs de pétrole dont l'occident ne saurait se passer, révèlent la fragilité des économies occidentales.  Nous savons tous, quelles que soient les affirmations souvent contradictoires concernant les ressources pétrolifères disponibles, qu'il est dément et irresponsable de consommer de plus en plus un produit non renouvelable et qui a, pour se constituer, nécessité un temps qui dépasse notre véritable entendement. Mais nos sociétés sont prisonnières de contingences qu'elles ont créées elles-mêmes et dont elles n'ont pas encore trouvé de solutions adéquates... Alors les égoïsmes l'emportent, l'attention se consacrant uniquement sur les avantages immédiats, sans souci de l'avenir...On entend certes, parfois des voix s'élever pour souligner que nous avons aussi la responsabilité de penser à l'avenir de nos enfants et de tous ceux qui viendront après nous. Mais l'urgence l'emporte le plus souvent sur la réflexion, à tel point que les problèmes au lieu de disparaître, grandissent encore davantage.

       Les multiples crises qui se présentent aujourd'hui, démontrent la fragilité de notre situation économique et par là aussi, celle de notre existence. Des menaces de toutes sortes nous guettent et mettent en péril notre avenir. L'histoire de l'humanité a connu de nombreux affrontements, des guerres, des dictatures, des totalitarismes et des dangers de toutes natures. Nous pouvons aujourd'hui, avec le recul, en déceler les trames et en analyser les causes. Or, en observant ce qui se passe actuellement dans le monde, on pourrait douter que l'humanité en ait tiré un  quelconque enseignement.

       La France, à juste titre,  est fière de son idéal républicain affirmé par les droits de l'homme: liberté, égalité et fraternité. Chimère ou réalité?  Nous savons tous qu'il est quelque peu déplacé de proclamer les "vertus républicaines" lors de discours patriotiques enflammés ou des articles de presse bien tournés, du moment qu'elles ne traduisent pas la réalité. Nos idéaux ne peuvent avoir un impact sur les autres nations, que s'ils sont appliqués concrètement chez nous... Pouvons-nous affirmer, en toute vérité, que cela est le cas dans notre pays?  Ne dit-on pas, à juste titre, qu'avant de vouloir faire la leçon aux autres, il faut commencer par balayer devant sa propre porte?

        Les idéaux républicains, pris à la lettre, transcendent le contenu véritable des partis politiques traditionnels, parce qu'ils reflètent une aspiration humaine qui dépasse le cadre de la citoyenneté nationale. Ces idéaux peuvent-ils aboutir sans une volonté de les transcrire, peu à peu, dans la réalité? Bonaparte avait, en son temps, suscité beaucoup d'espoir, en proclamant qu'il était un défenseur des droits de l'homme. Arrivé au pouvoir, "Napoléon" a, par la suite, trahi ces idéaux, en réintroduisant, par exemple le commerce des esclaves...Que de fois, en politique, n'a-t-on oublié les idéaux républicains, au noms d'intérêts partisans et égoïstes?

        Les notions d'humanité et d'inhumanité, celles de justice et d'injustice, sont illustrées quotidiennement dans la vie des diverses sociétés humaines dans le monde. Elles ont pris des formes nouvelles dans nos sociétés actuelles. Nous sommes tous confrontés, aujourd'hui, à des menaces sociales de diverses natures. Elles se rattachent essentiellement à deux courants: d'une part divers intégrismes religieux qui exercent une grande influence au sein de la société, d'autre part des formes d'intégrismes scientifiques qui influent également la vie sociale. Les deux courants, sous divers aspects,  s'attribuent un pouvoir énorme, au détriment de l'individualité humaine. Cette dernière n'est plus qu'une unité négligeable au regard des groupes d'intérêts. Les religions abusives imposent leurs propres règles aux individus, les scientifiques à l'esprit matérialiste considèrent la notion d'individualité comme une pure  fiction, certes rassurante pour l'individu. Dans les deux cas, l'individu n'est pas perçu sous l'angle de sa véritable personnalité, unique, spécifique.

        Nous savons tous que les sociétés humaines n'ont pas la même histoire et n'ont pas évolué au même rythme. Notre pays a son histoire semée d'épreuves, de dérives, d'injustices et parfois même d'horreurs. Cela devrait nous inciter à rester très circonspects et réservés, dans notre jugement envers l'histoire des autres pays. Mais les générations se suivent et n'ont souvent guère envie de s'attarder sur l'histoire de leur pays.  Elles se considèrent  souvent comme plus raisonnées, plus intelligentes, plus informées que celles du passé...Comment se fait-il alors que notre société se trouve dans une crise permanente et a tellement peur du lendemain? Croyons-nous vraiment que nos " divers spécialistes et scientifiques" sauront, sans notre participation, trouver la bonne solution à nos problèmes économiques et humains? L'histoire de tous les pays est avant tout celle d'êtres humains, dans leur quotidien, leur devenir, quelles que soient leur origine nationale, leur culture. L'avenir d'un pays est bien trop précieux pour le laisser aux mains de spécialistes attitrés. Il appartient à chacun de nous et il est imprudent de le déléguer à d'autres. Le passé nous démontre qu'une société humaine trop laxiste, ouvre la voie à l'injustice et à la déshumanisation. Une minorité  s'adjuge alors le droit de tracer l'avenir d'un pays, au détriment de la liberté, de l'égalité et de la fraternité.

       En occultant les réalités du passé, leurs conséquences sociales, humanitaires, on favorise de nouvelles injustices, de nouveaux conflits. Si les progrès sociaux, depuis la deuxième guerre mondiale, avaient évolué humainement, au même rythme que les progrès scientifiques, techniques, notre société serait bien différente aujourd'hui...Nous serions parvenus à progresser véritablement dans la voie d'une humanité fraternelle et solidaire. Il est étonnant de constater que les humains arrivent à être solidaires, conscients des besoins des autres, lors de grandes catastrophes, mais deviennent vite égocentriques, indifférents dans la vie quotidienne. Or, nous savons tous que l'indifférence dans une société humaine peut engendrer très vite l'inhumanité qui aboutit alors à des affrontements, des conflits, des guerres de toute nature. Le 21ème siècle a commencé et les sociétés ont subi des changements profonds. Chaque individu participe, à son niveau, à l'ensemble de l'humanité et est responsable de l'avenir de son pays et par extension, du monde entier. Si par égoïsme ou  peur des autres, nous croyons pouvoir nous enfermer dans une sécurité relative,  par un rejet des autres, nous provoquerons sans cesse  de nouveaux conflits.

        Les signes les plus apparents de déshumanisation deviennent concrets à travers des évènements touchant les finances publiques, les entreprises multinationales, les lobbies, les banques...Les conflits d'intérêt, malversations financières, profits exorbitants, salaires mirifiques de certains "grands dirigeants", les spéculations, l'enrichissement spectaculaire de certains traders, alors que beaucoup d'entreprises ferment, en laissant sur le carreau de plus en plus de chômeurs, sont les preuves manifestes d'une société en danger de déclin. Les paradis fiscaux pour ceux qui deviennent de plus en plus riches...et l'enfer pour les autres... Les puissances économiques ont, pour le moment, hélas, supplanté celles des états. Aujourd'hui, nous assistons quotidiennement à des mécanismes de déshumanisation où l'argent prime, où l'individu n'a de valeur que tant qu'il présente une utilité pour une politique axée sur le profit. Si nous nous efforçons de réfléchir un instant  aux résultats d'une telle politique, nous pouvons aisément comprendre qu'un humain n'aura finalement plus beaucoup de choix: soit il sera complètement asservi ou tendra à la révolte. La dernière variante mènera  alors à une guerre civile permanente sous diverses formes, dont on ne peut mesurer l'ampleur véritable.

      En réfléchissant à tout cela, chacun pourra en tirer ses propres conclusions. Nous savons que les progrès techniques ont changé  nos sociétés. Beaucoup de professions, de métiers, ont disparu, d'autres apparaissent sporadiquement, mais ne suffisent pas à combler la carence des pertes d'emplois constants. Les inégalités finissent toujours par engendrer des conflits avec leur lot de conséquences imprévisibles. Les sciences se sont sans cesse développées, suscitant objectivement des progrès. Mais tous les progrès se relativisent voire deviennent inopérants ou même destructeurs, si les besoins humains ne sont pas pris en compte. Toute carence en humanité devient finalement destructrice d'humanité. Or, l'humanité est une, malgré une apparente diversité. Elle est fragilisée, dès qu'elle est divisée, car elle génère des égoïsmes et des affrontements constants. Cela est vrai dans un pays où les diverses "classes sociales" se combattent, cela l'est encore davantage dans un cadre supranational et mondial...Il n'y aura jamais la paix dans le monde tant que les exigences humaines seront ignorées voire bafouées. Comment pourrait-on croire que nous vivrons  en paix, en oubliant les détresses du reste du monde?

        Aujourd'hui, pour faire face aux problèmes de notre temps, nous devrons changer complètement d'habitudes et de comportements. La lutte des partis, renouvelée de manière spectaculaire lors de chaque campagne électorale, est vraiment dérisoire, à l'échelle des besoins véritables de notre société.  Chaque candidat joue son rôle, à seule fin d'arriver à convaincre un maximum de votants, pour devenir " le président"... Tous les moyens sont bons, même les jeux de rôle et les mensonges...Or, n'est-il pas curieux qu'aujourd'hui, où nous disposons de moyens d'information innombrables, nous nous laissions souvent, par paresse intellectuelle, aller à la facilité en choisissant un parti, un candidat censé régler tous nos problèmes sociaux présents et futurs? N'avons-nous pas appris, malgré les multiples échecs du passé, que nous devons dépasser  les affrontements nationaux des partis traditionnels, pour collaborer raisonnablement pour le bien de tous et fédérer les bonnes volontés pour répondre aux besoins réels de notre temps? C'est ensemble, dans une politique où la primauté sera accordée à la valeur humaine, à ses besoins véritables tant matériels que psychologiques, que notre pays pourra retrouver un souffle, un espoir, un idéal. Il faut que la politique retrouve sa véritable raison d'être, sa mission humanitaire, qui est d'associer tous les citoyens pour construire un pays qui tendra vers un futur où les idéaux républicains prendront vraiment un sens réel. Construire un pays où il fera bon vivre parce qu'il reflètera un souci véritable de justice et de partage. Seul un effort commun, pour collaborer à l'édification d' une nation plus soucieuse de véritable humanité, nous permettra de progresser et d'empêcher une minorité d'imposer des pratiques et des règles qui asservissent et détruisent l'être humain, au lieu de le servir. Il est indispensable qu'un nombre croissant de citoyens prenne conscience des enjeux politiques, pour influencer utilement le cours des choses. Nous n'aurons d'avenir que dans la mesure où nous nous efforcerons à collaborer, chacun selon ses moyens, pour construire une politique sociale, culturelle digne des véritables exigences humaines. Pensons à ces exigences, en utilisant notre droit de vote pour influer utilement sur l'avenir de notre pays, celui de l'Europe et par extension, celui du monde...Nous n'avons qu'un monde, qu'une seule terre, qu'une seule humanité: ou bien nous arriverons à en prendre pleinement conscience, ou bien notre avenir se rétrécira de plus en plus, à la mesure de notre étroitesse d'esprit et de notre égoïsme. Mais dès lors, nous ne pourrons plus parler de fatalité ou de concours de circonstances malheureux, ce sera la conséquence de notre manque d'humanité, de notre myopie volontaire dans la perception des exigences véritables de notre temps. Nous sommes chacun, à notre niveau, responsables du monde de demain!          

Publié dans Echange d'idées

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